Yakman, pionnier des assurances collaboratives

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Coover donne la parole à des experts du secteur de l’assurance. Aujourd’hui, nous vous présentons l’entreprise Yakman, plateforme d’auto-assurance collaborative !

Bonjour, pouvez-vous présenter Yakman et son fonctionnement en quelques lignes pour nos lecteurs ?

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Yakman est une InsurTech qui propose une nouvelle solution de couverture de risques reposant sur la solidarité et la responsabilisation des personnes qu’elle protège. Yakman n’est ni un assureur ni un courtier. Notre activité n’est pas régie par le code des assurances car il n’y a pas de porteur de risques. Nous appliquons le financement participatif à la couverture de risques.

L’enjeu est il davantage de proposer des solutions d’assurance sur des nouveaux besoins plus rapidement que pourraient le faire des acteurs traditionnels ou de couvrir des risques non prévus par des contrats standards ?  

Nous portons la promesse suivante à nos partenaires : enrichir leur relation client en les protégeant de façon plus responsable et engageante dans la durée. Cette promesse s’appuie sur deux composantes métiers innovantes. Tout d’abord, nous proposons une nouvelle façon de faire de la couverture de risques en innovant dans la réglementation de manière à replacer les clients finaux au cœur d’un modèle qui se veut vertueux et engageant, c’est notre partie « Insur ». Puis nous y ajoutons un savoir-faire technologique et R&D via une application mise à disposition de nos partenaires pour créer et distribuer les produits de couverture, changer la façon de faire de la gestion de sinistre et animer leurs clients finaux autour du risque, c’est notre partie « Tech ».

En utilisant nos services, nos partenaires peuvent ainsi être plus agiles et répondre plus rapidement aux besoins identifiés chez leurs clients. Notre véritable valeur ajoutée est donc notre capacité à proposer une alternative à l’assurance sur le marché de la couverture de risques. Les acteurs du monde de l’assurance sont soumis à de nombreuses contraintes, et de fait, certains risques ne peuvent pas être couverts par des contrats d’assurance traditionnels qui sont des produits de masse. 

Pouvez vous nous donner des exemples de cagnottes mises en place par Yakman ? 

Nous avons développé une gamme de 3 produits pour les sociétaires d’une grande banque mutualiste. Le premier destiné aux jeunes pour couvrir le risque d’échec au permis de conduire, le second pour aider les actifs à financer dans une démarche de prévention des stages de récupération de points sur leur permis et le dernier est un produit de protection pour les aidants familiaux. Nous avons également développé des produits dans l’immobilier locatif et autour de la perte de revenus des indépendants.

Les domaines de couverture de Yakman sont assez étendus. Est-ce qu’il y a tout de même des risques qui ne peuvent pas être couverts par une plateforme collaborative ? Typiquement, le risque de pandémie ?

Effectivement, les grands risques peuvent difficilement être couverts par un produit collaboratif. La mutualisation du risque a des limites. Nos produits sont construits en respectant le mêmes règles techniques et actuarielles que des produits d’assurance classiques et le risque de pandémie ne peut pas être pris en charge par un produit assurantiel. Nous avons vocation à apporter une nouvelle expérience en matière de couverture pour les clients finaux mais également à compléter les offres des assureurs.

Proposez vous encore votre offre en BToC ou exclusivement en BtoB via des parcours marque blanche ?

Notre offre est uniquement disponible en B2B2C. Nous valorisons la relation de nos partenaires avec leurs clients. Nos produits sont distribués en marque blanche aux couleurs du partenaire. Yakman n’a pas vocation à devenir une marque identifiable par les consommateurs finaux. Nous faisons du sur-mesure, les parcours clients sont donc personnalisés et la plateforme est aux couleurs de nos partenaires distributeurs.

L’assurance collaborative permet-elle de limiter la sinistralité grâce à un comportement plus responsable et une consommation de ses “droits à l’indemnisation” plus modérée ? Je pense notamment à la mutuelle santé.

Depuis sa création, Yakman applique et enrichit les thèses et résultats des expériences en économie comportementale (en partenariat avec le CNRS) pour éduquer les clients au regard du risque, les engager via des démarches de prévention, limiter la sinistralité et la fraude. De nombreuses fonctionnalités sont mises en œuvre pour engager et responsabiliser les souscripteurs : l’auto-gestion des sinistres, le cashback, la prévention...  Ainsi, les sinistres peuvent être évalués et validés de façon simple par les adhérents des contrats. Notre expérience démontre qu’être juge et parti crée une communauté d’intérêts.

De plus, à la fin de la période de couverture, les fonds restants dans les cagnottes, non utilisés pour indemniser les sinistres, sont reversés équitablement entre tous les souscripteurs. Plus les souscripteurs sont vertueux, plus leur cashback sera important. En quelque sorte, nous opposons « les droits à l’indemnisation » aux devoirs de responsabilité.

Nous voulons inciter les utilisateurs de nos cagnottes à être plus acteurs que consommateurs et mieux comprendre le sous-jacent risque.

Les assureurs ont été très critiqués pendant le Covid-19. Trouvez vous que cette défiance des français est justifiée ?

Justifiée ou non, la question n’est pas là. Les assureurs se doivent de recréer un lien de confiance avec leurs assurés pour rester pertinents.

Selon nous, la crise sanitaire récente n’a fait que mettre à jour les malentendus présents depuis plusieurs années. Même si elle doit se réinventer, l’assurance reste nécessaire pour protéger les personnes et les biens.

Pensez-vous que la crise du Coronavirus va accentuer le déploiement des solutions d’assurances collaboratives et solidaires ?

Oui, les valeurs mises en avant pendant la crise du Coronavirus ainsi que la nécessité de trouver des modèles alternatifs devraient soutenir le développement des solutions collaboratives et solidaires. Dans les périodes de grande incertitude, la plupart d’entre nous cherchent des solutions fondées sur la confiance et l’humain. Preuve en est toutes les initiatives solidaires ayant vu le jour pendant la crise.

La distribution de produits va t-elle selon vous de plus en plus se faire via des plateformes type Blablacar, Amazon au détriment des acteurs traditionnels (agents généraux, courtiers, mutuelles) ? 

Oui, en particulier si les acteurs traditionnels ne mettent pas en œuvre rapidement des processus de simplification et de digitalisation avec des offres plus claires et plus simples. Nous croyons que les acteurs en place sauront néanmoins s’adapter aux nouveaux usages. Selon nous, ils ont une longueur d’avance. Ils ont l’expertise, les fonds et la relation client sur lesquels s’appuyer.

Toutes nos félicitations pour cette levée de fonds qui s’est clôturée en mars. Quels sont les prochains objectifs pour le développement de Yakman ? 

Le modèle Yakman est désormais validé et nous entrons dans une phase d'industrialisation avec nos premières ventes. Notre objectif est de compter une douzaine de grands partenaires d’ici un an.

Merci pour cet échange de qualité. Nous souhaitons une excellente continuation à Yakman !

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Bertrand Favre, fondateur de Yakman

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