NF DTU 20.1 : maçonnerie - murs en parpaing

Les DTU sont indispensables à la bonne réalisation technique des ouvrages de maçonnerie. Ils sont cependant difficiles à lire et à comprendre et les informations importantes se perdent dans la masse du texte.

Nous vous aidons dans cet article à comprendre les points importants contenus dans le DTU 20.1 consacré au montage de murs en maçonnerie.

Nous verrons en particulier les erreurs qu'il ne faut surtout pas commettre pour éviter de graves problÚmes d'humidité qui seraient trÚs difficiles à corriger une fois les murs montés.

Domaine d’application du DTU 20.1

Le DTU 20.1 fixe les normes et bonnes pratiques en vigueur pour la construction de murs de maçonnerie, de la coupure d'humiditĂ© Ă  l'isolation thermique (par l'intĂ©rieur, extĂ©rieur ou rĂ©partie). Ces murs peuvent ĂȘtre des murs simples, murs composites, murs doubles ou bien des murs avec doublage.

Il est question dans ce DTU de murs construits Ă  l'aide de petits Ă©lĂ©ments assemblĂ©s les uns aux autres Ă  l'aide de joints (mortier, plĂątre, chaux). Ces petits Ă©lĂ©ments peuvent ĂȘtre de diffĂ©rents matĂ©riaux :

  • Murs en parpaing ou murs en agglomĂ©rĂ© (appelĂ©s dans le DTU blocs en bĂ©ton de granulats courants et lĂ©gers)
  • Murs en briques de terre cuite
  • Murs en pierres naturelles
  • Murs en blocs en bĂ©ton cellulaire autoclavĂ©

Ce DTU ne traite pas des cloisons qui n'ont pas de rÎle dans la stabilité de l'ouvrage ni dans sa protection contre les intempéries. Les cloisons sont traitées dans le DTU 20.13.

Protection contre les remontĂ©es d’humiditĂ©

Une protection contre les remontées capillaires est fondamentale pour éviter de futurs problÚmes d'humidité.

Cette protection doit, dans le cas oĂč les murs de soubassement sont en maçonnerie de petits Ă©lĂ©ments, ĂȘtre rĂ©alisĂ©e comme suit :

Les maçonneries en Ă©lĂ©vation doivent ĂȘtre protĂ©gĂ©es des remontĂ©es d'eau du sol. Un chaĂźnage en bĂ©ton armĂ© disposĂ© au niveau du plancher bas du rez-de-chaussĂ©e ou du dallage sur toute l'Ă©paisseur des maçonneries de soubassement assure cette protection sans disposition complĂ©mentaire. Ce chaĂźnage doit ĂȘtre Ă  l’air libre et au minimum Ă  5 cm au-dessus du sol extĂ©rieur fini.

DTU 20.1

Si cette solution n'est pas possible, il faut alors rĂ©aliser une coupure de capillaritĂ© disposĂ©e Ă  15 cm au moins au-dessus du niveau le plus haut du sol dĂ©finitif extĂ©rieur. Cette coupure doit ĂȘtre exĂ©cutĂ©e Ă  laide d'une bande de feuille bitumineuse armĂ©e ou bien d'une chape de mortier hydrofugĂ© de ciment.

Protection en cours de travaux

Le mortier doit ĂȘtre protĂ©gĂ© par temps sec et chaud (dĂšs 30°C) par des procĂ©dĂ©s tels que l’humidification, l’usage de paillassons ou de bĂąches maintenues humides.

De mĂȘme, par temps froid, le mortier doit ĂȘtre protĂ©gĂ© du gel et les zones de mortier gelĂ©es doivent systĂ©matiquement ĂȘtre dĂ©molies jusqu'Ă  retrouver un mortier sain.

Il faut également protéger le mortier de la pluie ou de la neige, notamment afin de se protéger contre le gel nocturne.

En dessous de 5 °C, il est préférable d'arrêter le montage et de protéger la maçonnerie. Dans tous les cas, la protection de la maçonnerie en cours de montage s'impose.

Interruptions et reprises du montage des murs

Il faut veiller Ă  respecter les points suivants lors des reprises de montage :

  • Ne pas arrĂȘter le montage aprĂšs avoir montĂ© un rang complet. Il faut de prĂ©fĂ©rence arrĂȘter au milieu d'un rang ;
  • Ne pas Ă©taler du mortier qui ne sera utilisĂ© qu'aprĂšs reprise ;
  • La surface de reprise doit permettre de réaliser les liaisons dues à l'appareillage ; elle doit être, si nécessaire, nettoyée et humidifiée au moment de la reprise du montage.

Hourdage à joints épais et minces

Le hourdage correspond ici au comblage des espaces entre les éléments par le mortier.

Décalage entre les joints

Le dĂ©calage entre deux joints verticaux doit ĂȘtre d'au moins 1/3 de la longueur de l'Ă©lĂ©ment, et idĂ©alement de la moitiĂ© de sa longueur.

Joints épais

Les Ă©lĂ©ments de maçonnerie hourdĂ©s Ă  joints Ă©pais doivent ĂȘtre montĂ©s soit avec un mortier courant fabriquĂ© sur chantier, soit avec un mortier courant (G) ou un mortier allĂ©gĂ© (L) fabriquĂ©s industriellement. L'Ă©paisseur du joint sera comprise entre 1 cm et 2 cm pour la plupart des matĂ©riaux, et entre 0,8 cm et 3 cm pour la pierre naturelle.

Joints minces

Les Ă©lĂ©ments de maçonnerie hourdĂ©s Ă  joints minces doivent ĂȘtre assemblĂ©s avec un mortier (T) dĂ©fini selon les indications de la norme NF DTU 20-1 P1-2. L’épaisseur du joint, une fois durci, sera d’au moins 1 mm en Ă©paisseur rĂ©guliĂšre et continue.

Chaînages

Les différents chaßnages permettent d'assurer la stabilité de la construction. Plusieurs chaßnages sont à mettre en place en fonction des configurations architecturales.

  • Un chaĂźnage horizontal est obligatoire au niveau de chaque plancher ou de dallage ;
  • Un chaĂźnage vertical est obligatoire dans certains cas, notamment pour les murs porteurs. Ils doivent ĂȘtre rĂ©alisĂ©s de prĂ©fĂ©rence avec des Ă©lĂ©ments spĂ©ciaux appelĂ©s blocs d'angle.
  • Un chaînage de couronnement inclinĂ© en béton armé est nĂ©cessaire au sommet des murs dès lors que la hauteur sous pointe de pignon est supérieure à 1,5 m.

Tolérances et dĂ©calages entre les Ă©lĂ©ments

Le tableau suivant résume les décalages tolérés entre les différents éléments :

Lieu de mesureÉcart acceptĂ©
Distance entre deux murs2 cm
Épaisseur d'un mur1 cm
VerticalitĂ© d'un mur sur un mĂȘme Ă©tage1,5 cm

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