Quelle est la retraite des salariés du régime général ? Définition, fonctionnement et calculs

Vous accumulez tout au long de votre carrière professionnelle des droits à la retraite. En France, vous cotisez plus précisément pour deux régimes de retraite différents : le régime général (de base) et la retraite complémentaire. Selon que vous exerciez dans le public ou dans le privé, les organismes en charge ne sont pas les mêmes. De même, le montant de retraite de base dépend de plusieurs facteurs et suit un calcul précis.

Ainsi, vous trouverez sur cette page toutes nos réponses pour vous aider à mieux comprendre vos droits à la retraite du régime général. Par exemple qu'est-ce que le régime général de retraite ? Quel est le montant de la retraite de base ? Quel est le pourcentage de la retraite par rapport au salaire ? Comment fonctionnent la décote et la surcote ? Voici notre éclairage.

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Qu’est-ce que le régime général de retraite ?

Quels sont les grands principes de la retraite du régime général ?

Le régime général de retraite (de base) est géré par la CNAV : la Caisse nationale d’assurance vieillesse. Ce régime est aussi, plus simplement, appelé « assurance retraite ». La retraite de base relève donc de la Sécurité Sociale (et de la Sécurité Sociale des indépendants pour les commerçants, artisans…). 

Le régime de retraite complémentaire des salariés du privé est quant à lui géré par AGIRC-ARRCO (fusionnés depuis janvier 2019).

Le régime général de retraite concerne donc

  • Les salariés du privé, 
  • Les personnes non titulaires de la Fonction Publique, 
  • Les travailleurs indépendants (ex-RSI).

Ce régime concerne aujourd’hui encore 8 retraités sur 10

Quels sont les différents régimes de retraite ?

Outre le régime général géré notamment par la CNAV, il existe d’autres régimes de retraite

On trouve notamment le régime des fonctionnaires, avec une distinction entre la Fonction Publique territoriale et hospitalière, et la Fonction Publique d’État / les magistrats / les militaires. 

StatutCaisse
Fonctionnaires d'État, magistrats et militairesSRE
(Services des retraites de l’État)
Agents de la Fonction Publique territoriale et hospitalièreCNRACL
(Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales)

Les indépendants relevaient jusqu’à récemment du RSI, mais ils sont désormais rattachés au régime général (SS des indépendants). 

Les exploitants agricoles dépendent quant à eux de la MSA (Mutualité Sociale Agricole) et de ses 35 caisses. Les professions libérales ont aussi un régime spécifique (et différentes caisses pour le gérer). 

De la même manière, il existe différents régimes de retraite complémentaire (comme l’AGIRC-ARRCO pour les salariés), qui dépendent de la profession / du statut. 

Combien de trimestres pour la retraite du régime général ?

L’âge de départ à la retraite pour le régime général

Pour partir à la retraite lorsque l’on dépend du régime général, quel est le nombre de trimestres à cumuler ? Pour répondre à cette question, il faut faire une distinction importante entre

  • L’âge légal de départ à la retraite, 
  • L’âge auquel il sera possible de partir à la retraite en bénéficiant du « taux plein » (c’est-à-dire sans minoration de sa pension). 

Le premier, l’âge légal de départ à la retraite, dépend de la date de naissance de l’assuré. Il oscille entre 60 et 62 ans pour les salariés du privé. Des cas de départ anticipé existent, en cas par exemple de carrière longue ou de pénibilité. 

Pour la retraite à taux plein, c’est le nombre de trimestres cotisés ou acquis qu’il faut regarder. Là encore, le nombre à cumuler dépend de la date de naissance. Entre 160 et 172 trimestres doivent avoir été cotisés pour prétendre à une pension sans décote. Il est aussi possible de l’avoir à partir d’un certain âge (quel que soit, dans ce cas, le nombre de trimestres). 

Le tableau ci-après donne le nombre de trimestre requis, appelé "durée de référence" donnant droit à une retraite à taux plein :

Année de naissanceNombre de trimestres de cotisations
1948 et avant160 trimestres
1949161 trimestres
1950162 trimestres
1951163 trimestres
1952164 trimestres
1953 et 1954165 trimestres
1955, 1956 et 1957166 trimestres

Est prise en compte la « durée d’assurance » (le nombre de trimestres) tous régimes confondus. On retiendra donc, pour la retraite du régime général, les trimestres qui auraient été cotisés, par exemple, au sein de la Fonction Publique (si l’assuré a été, au cours de sa carrière, salarié et fonctionnaire).  

Qu’est-ce qu’un trimestre ?

Dès le premier emploi et le début de sa carrière professionnelle, l’assuré cotise et commence à cumuler des trimestres pour l’assurance retraite. 

En deux mots, un trimestre peut être cotisé (les cotisations versées au régime sont transformées en trimestres) ou assimilé. Dans ce second cas, il s’agit de majorations accordées pour, par exemple, une maternité / paternité

Il n’est possible de « valider » que 4 trimestres par an au maximum, même si l’on cumule plusieurs activités. 

La retraite générale prévoit une pension minimum, appelé le minimum contributif. En 2021, il correspond à 645,5 € par mois. Une majoration peut s'appliquer si vous avez validé au moins 120 trimestres, élevant le minimum à 705,36 €.

Quel est le calcul de la retraite du régime général ?

Pour connaître le montant de votre retraite du régime général, il faut prendre en compte plusieurs éléments. La retraite de base est déterminée en fonction du :

  • Salaire moyen annuel : on prend ici en compte les 25 meilleures années de carrière, 
  • Taux de liquidation : 50 % au maximum pour le régime général (contre, par exemple, 75 % pour les fonctionnaires), 
  • Nombre de trimestres cotisés par rapport à la durée d’assurance (au nombre de trimestres) requise pour avoir droit au taux plein. 

La pension de retraite future d’un salarié du privé ne se limite pas à ce calcul. En fait, la rente totale perçue à la retraite correspond à la pension de base + la pension complémentaire + la rente éventuellement constituée par capitalisation (par l’épargne). 

La formule de calcul est la suivante : 

salaire annuel moyen x taux de liquidation x durée d’assurance 

Comment est calculé la retraite de base : décote et surcote

Des pourcentages de minoration et majoration entrent en jeu dans le calcul de la retraite du salarié.

Si la durée d’assurance est validée (que l’assuré a cumulé assez de trimestres pour avoir droit au taux plein), le salaire moyen sur 25 ans sera liquidé au taux de 50 %. N’oubliez pas qu’il s’agit là seulement de la pension de base. 

Dans le cas contraire, il faut « proratiser ». On fait donc le rapport entre le nombre de trimestres acquis et celui qu’il aurait fallu acquérir pour le taux plein. Si le salarié a par exemple cotisé 160 trimestres et qu’il lui en fallait 172 pour le taux plein, on fait le calcul 160 / 172 = 0,93. C’est ce chiffre que l’on utilise pour proratiser.

Il faut enfin appliquer une éventuelle décote / surcote

  • La décote s’applique pour chaque trimestre manquant (dans la limite de 20 trimestres). L’assuré « perd » 1,25 % de sa pension pour chaque trimestre manquant. Ce pourcentage
  • La surcote (1,25 %) s’applique pour chaque trimestre acquis en plus du nombre de trimestres requis ou cotisé après l’âge de départ en retraite. 

Un trimestre « manquant » est un trimestre qui manque pour obtenir une retraite à taux plein sur la base de la durée d’assurance (par exemple, 171 trimestres alors qu’il en fallait 172), ou qui manque par rapport à l’âge du taux plein. Le cas échéant, on retient le plus petit nombre de trimestres manquants entre ces 2 cas. 

Entre 65 et 67 ans (selon son année de naissance), l’assuré a atteint l’âge d’annulation de la décote. Sa pension ne peut plus être décotée mais peut quand même être proratisée en fonction du nombre de trimestres acquis. 

Comment fonctionne la retraite complémentaire du régime général ?

La retraite complémentaire des salariés du régime général est gérée par AGIRC-ARRCO. Il s’agit là d’un système de retraite à points (on ne parle donc pas de trimestres ici). Les cotisations versées sont transformées en points retraite. 

Au départ en retraite, la liquidation se fait de la manière suivante : 

Nombre de points acquis x valeur de service du point 

Une décote est possible dans les mêmes conditions que celles applicables à la retraite de base. Si le salarié part à la retraite de base au taux plein, il ne subira pas de décote sur sa retraite complémentaire. 

Le régime AGIRC-ARRCO est géré par 12 caisses et par les CICAS (des centres d’information locaux). 

Depuis 2019, un système de bonus-malus s’applique. Si la retraite complémentaire est liquidée au moment du départ à la retraite à taux plein, elle est minorée de 10 % pendant 3 ans ou jusqu’au 67 ans de l’assuré (s’il atteint cet âge avant). Le malus s’efface s’il retarde la liquidation de cette retraite complémentaire d’un an, par rapport à son départ effectif. Un bonus est aussi possible s’il décale encore d’un an supplémentaire la liquidation de sa retraite supplémentaire. Ainsi, s’il perçoit sa retraite complémentaire 2 ans après l’âge de départ à la retraite au taux plein, il aura droit à une majoration de 10 %.  

Comment demander sa retraite du régime général ?

C’est à l’assuré de demander sa retraite (ainsi que sa retraite complémentaire). Pour cela, le plus simple et le plus rapide en 2021 est de faire sa demande sur le site de l’assurance retraite / info retraite (« ma demande de retraite en ligne »). L’idéal est de commencer votre demande au moins 6 mois avant la date de départ souhaitée. 

La demande est déjà personnalisée et en partie pré-remplie. Tout se passe en ligne : transmission des pièces et justificatifs par voie dématérialisée, suivi du dossier, simulation du montant de la pension, reconstitution de carrière… Pour une retraite du régime général, tout peut donc être piloté en ligne via « mon compte » (espace sécurisé France Connect). 

Une seule demande suffit pour tous les régimes. Si vous avez cotisé à plusieurs, un conseiller de chaque régime concerné interviendra sur votre dossier. 

Si vous n'êtes pas encore proche de la retraite mais que vous souhaitez tout de même avoir une estimation de vos droits, vous pouvez utiliser notre simulateur, un outil spécialement créé pour calculer la retraite du salarié en quelques clics.

PER et retraite complémentaire : comment ça marche ?

Il est conseillé de préparer sa retraite pendant sa période d’activité, afin de bénéficier de revenus complémentaires une fois le départ acté. Le PER (Plan épargne retraite) est pour cela une excellente solution. 

En termes d’épargne retraite, le PER est le seul plan qu’il est possible d’ouvrir en 2021. Les « anciens » plans (PERP, PERCO…), qu’il remplace, ne sont tout simplement plus commercialisés. Cela résulte de la loi Pacte, dont l’objectif était d’uniformiser les règles de l’épargne retraite. 

Ce plan (qui s’adresse aussi bien aux salariés qu’aux indépendants, demandeurs d’emploi…) permet de préparer sa retraite par « capitalisation ». Concrètement, vous versez des cotisations librement selon votre capacité d’épargne, et pourrez sortir, à la retraite, en capital et / ou en rente. 

Il s’agit d’un placement à horizon long terme. Les fonds sont « bloqués » jusqu’à la retraite. Seuls 6 cas de déblocage anticipé sont prévus par la loi (accidents de la vie ou achat de la résidence principale). Il s’agit donc d’un réel « engagement ». 

L’un des principaux intérêts du PER est qu’il vous procure un avantage fiscal : les cotisations versées sont déductibles, fiscalement (jusqu’à une certaine hauteur), de vos revenus imposables. Cela se traduit in fine par une économie d’impôt

Ainsi, le PER est une bonne alternative à un autre produit, souvent plébiscité pour préparer sa retraite : l’assurance-vie. 

Il est possible de transférer un « ancien » plan retraite (un PERP par exemple) vers ce nouveau support qu’est le PER. 

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FAQ

Comment se calcule la retraite de base ?

Le montant de la retraite de base dépend de plusieurs paramètres. Le calcul est le suivant : salaire annuel moyen × taux de liquidation × (durée de cotisation/ durée de référence). Le salaire annuel moyen correspond à la moyenne de vos 25 meilleurs salaires. Le taux de liquidation dans le régime général est de 50 %. Enfin, la durée de cotisation correspond au nombre de trimestres travaillés que vous avez validé, et la durée de référence est le nombre de trimestres demandés pour avoir une pension complète, définie selon votre année de naissance.

Quels sont les régimes de retraite de base ?

Compte tenu des différentes professions et statuts professionnels en France, il existe de nombreux régimes de retraite de base. Voici les principaux : la CNAV (Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse), le MSA (Mutualité Sociale Agricole), le CNRACL (Caisse Nationale de Retraites des Agents des Collectivités Locales), etc.

C'est quoi le régime de base ?

Vous cotisez pendant votre carrière professionnelle des droits à une pension de retraite. Celle-ci est composée de deux régimes de retraite obligatoires : le régime de base et le régime complémentaire.

Combien touche-t-on a la retraite par rapport au salaire ?

Pour connaître le montant de votre pension de retraite du régime de base, vous pouvez utiliser le calcul présenté plus haut. Il est difficile de donner le montant touché par rapport au salaire compte tenu des multiples paramètres entrant en compte.

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2 commentaires à "Quelle est la retraite des salariés du régime général ? Définition, fonctionnement et calculs"

boileau, le 24 octobre 2021

ou.demander la retraite complementaire du.prive de mon mari decede en 2006

Répondre
Pierre Fruchard, le 25 octobre 2021

Bonjour,

Cela dépend du métier qu'il exerçait.
Vous pourrez trouver la caisse de retraite complémentaire dans la convention collective à laquelle il dépendait (en fonction de son activité).
Vous pourrez ensuite contacter la caisse de retraite.

Cordialement

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