Quels sont les modes de financement des entreprises ?

Chef d'entreprise ou responsable financier d'une PME / TPE, la gestion de votre société peut vous conduire à rechercher un financement.

Il est cependant difficile de comprendre les différentes options de financements disponibles et leurs caractéristiques propres.

Nous détaillons dans cet article ces principaux modes de financement et vous expliquons leurs avantages et inconvénients respectifs.

Vous créez votre entreprise et vous souhaitez lever des fonds ? Consultez notre guide dédié à la levée de fonds lors de la création d'une entreprise.

Comment financer son entreprise avec un crédit bancaire ?

Il convient de définir les besoins de l'entreprise afin de déterminer les sources de financement professionnel
adaptées
. La PME cherche-t-elle à financer des investissements ? Du besoin en fonds de roulement ?

La définition de ces besoins permet de définir les types et durées de financement. En effet, les investissements peuvent être financés par des crédits à moyen ou long terme.

  • S'il s'agit de prêt immobilier, on peut imaginer financer sur des durées longues, 12 ans, 15 ans.
  • Les investissements mobiliers (matériel, outil de production) sont généralement financés par emprunt bancaire sur 5 à 7 ans.
  • Les financements destinés à financer le besoin en fonds de roulement de l’entreprise (schématiquement : le décalage entre l’encaissement des factures clients et le paiement des fournisseurs et des charges courantes, telles les salaires) sont réputés à court terme.

Si vous avez une activité classique demandant un investissement matériel, les banques sont une solution de financement très pertinente.

Par contre, si votre activité est innovante et que vos actifs prédominants sont immatériels, il est souvent plus compliqué d’obtenir un crédit bancaire.

Si vous êtes dans ce cas de figure, privilégiez les banques qui ont mis en place un service start-up / innovation avec des chargés d’affaires dédiés, car les autres risquent d’avoir du mal à comprendre votre activité ou à vous mettre dans leurs cases.

Les banques peuvent par ailleurs vous accompagner sur différentes problématiques telles que le pré-financement de votre Crédit Impôt Recherche ou l'augmentation de votre fonds propres.

Les financements court terme : la mobilisation du poste clients

Les financements court terme destinés à pallier un besoin en fonds de roulement sont ceux qui sont adossés au poste clients : escompte d’effets de commerce (lettres de change ou billets à ordre) si vos clients vous paient par effet, cession de vos créances dans le cadre de la Loi Dailly auprès d’une banque, de BPI France sous certaines conditions ou auprès d’un factor.

Le découvert est un crédit non affecté et réservé à certains types de clients.

L’affacturage

L'affacturage est un dispositif de financement à court terme qui permet à une entreprise qui détient des créances sur des clients professionnels d’obtenir une avance sur le paiement de ses clients en contre partie d’une cession de ces créances à un affactureur, ou factor.

Ce dispositif tout comme celui de la mobilisation des créances auprès d’une banque ou de BPI France ne peut
fonctionner que s’il s’agit de créances commerciales, c’est à dire détenues sur des débiteurs commerciaux : professionnels, entreprises, collectivités publiques, Etat. Les créances civiles ne sont pas mobilisables.

Cette technique peut recouvrer au total 3 prestations :

  • L’assurance crédit : L’affactureur fait appel à un assureur crédit qui garantit le paiement de la créance. Le risque d’insolvabilité est donc écarté sous certaines conditions.
  • Le financement de la trésorerie : L’affactureur avance le montant des créances à hauteur de 85% à 90% dès leur cession par le client. Il s’agit ici d’un crédit.
  • Le recouvrement du poste client : L’affactureur gère pour son client la relance de débiteurs s’il y a un retard de paiement, assure les encaissements, enregistre les factures et s’occupe du service contentieux en cas de non paiement.

La société d’affacturage est rémunérée sous forme de commissions et sous forme d’intérêts.

Le crédit-bail et la location financière

Dans le cas d’un financement en crédit-bail ou location financière, c’est l’établissement financier (le bailleur) qui acquiert les biens à financer pour le compte de son client, et les lui donne ensuite en location. Couramment appelé leasing, ce type de financement est adapté pour les véhicules, le matériel de production ou le matériel informatique notamment. Il permet d’inclure des garanties de maintenance de même que le financement de la TVA pour la PME.

Le preneur enregistre les redevances ou loyers dans sa comptabilité comme des charges d’exploitation, qui sont déductibles du résultat. A l’inverse, les actifs ainsi financés ne paraissent pas à l’actif du bilan de la société, et l’engagement de location correspondant n’apparaît pas en dette au bilan, mais dans une rubrique spécifique (les engagements hors bilan).

Comment financer son entreprise grâce aux prêts participatifs ?

Créé dans le cadre de la loi 78-741 du 13 juillet 1978 (dite loi Monory), le prêt participatif a pour objectif d’orienter l’épargne vers le financement des entreprises. Ses caractéristiques et modalités de distribution sont spécifiées dans le Code Monétaire et Financier (article L313-13 et suivants).

La caractéristique essentielle du prêt participatif est sa qualification légale de quasi fonds propres ; ainsi il est
comptabilisé sur une ligne spécifique du passif du bilan des entreprises, juste après les fonds propres, et la plupart des acteurs économiques le comptabilisent comme des fonds propres.

C’est donc un levier puissant pour financer une projet de développement de PME ou une reprise d’entreprise car il va venir en complément des apports des associés ou de l’autofinancement, et faciliter l’obtention des financements bancaires. Il n’est assorti d’aucune garantie et peut bénéficier d’un différé d’amortissement allant jusqu’à deux ans.

Le financement des reprises de sociétés : le LBO

Le LBO (Leveraged Buy-Out) est une technique de financement permettant de procéder à l’acquisition d’une entreprise par le biais de la contraction d’un emprunt par une autre entreprise. Le principe est que la société mère ou holding de reprise s’endettera auprès d’un établissement de crédit à hauteur d’une partie du coût d’acquisition. Ce processus de financement présente de nombreux atouts, sous la forme d'effets de levier :

  • Financier, qui résulte du remboursement de l'emprunt par la société mère grâce à la remontée des bénéfices enregistrés par la société cible, sous forme de dividendes,
  • Fiscal, découlant de l'application du régime d'intégration fiscale qui engendre une économie significative en matière d'Impôt sur les Sociétés,
  • Juridique, permettant de contrôler l'ensemble du Groupe en procédant à un apport limité en capital puisque la détention de plus de 50% des parts sociales ou des actions d'une entreprise est suffisante à son contrôle.

Le succès de la LBO réside également au travers des solutions apportées dans l’optique d’une transmission d’une entreprise dans le cadre familial.

Toutefois, le LBO présente des risques :

  • En effet, la société rachetée est contrainte de faire remonter ses bénéfices à la société mère afin de permettre le remboursement de l'emprunt contracté auprès d'un établissement de crédit.
  • Par ailleurs, au cours de la période de remboursement, une grosse partie des ressources financières de la société acquise est allouée à la société mère. Cela est parfois de nature à compromettre son développement dans la mesure où les investissements humains et matériels se trouvent relégués au second rang.

Ce dispositif ne peut donc fonctionner qu’avec des cibles en bonne santé financière, et dans le cadre de montages financiers raisonnables qui ne sont pas susceptibles de mettre en danger la société acquises.

Financement professionnel : nos 5 conseils pour les PME / TPE

Bien réussir le financement de son entreprise revient à activer le bon financement au bon moment ! Voici quelques principes de base à retenir :

  • Rassemblez d’abord des fonds propres mais ne diluez pas votre capital trop tôt.
  • Faites effet de levier avec les financements obtenus. En théorie lorsqu’on n’en n’a pas besoin, il est plus simple d’aller débloquer de nouveaux financements.
  • Visez en priorité les financements les moins coûteux pour votre entreprise : subvention, prêt d’honneur, emprunt bancaire, CIR, CII.
  • Réfléchissez bien à qui et comment vous ouvrez votre capital. En effet, lever des fonds de cette manière-là est une décision stratégique pour l’avenir de votre entreprise !
  • Travaillez votre réseau : plus vous avez un carnet de contacts qualifiés, plus ce sera simple de trouver du financement, que ce soit de façon directe ou par des mises en relation.

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